L'obscurité de la nuit.
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La nuit que pare la lune charmante la lune pèlerine qui me regarde moi qui la regarde comme si elle était parente ou amie.
Avez-vous déjà remarqué, on dirait un visage, la lune, quand je la fixe et la détaille, celà me fait cette impression.
Ton navire, qui vogue à travers les nuages, éveille et ravit mon coeur, et ton éclat, disque ou croissant, répand le ciel pour moi, sur la terre !
Je voudrais aller te voir, toi lune errante, et brillante !
Je te crois faite, de diamant, de nacre, d'argent, de cristal, de je ne sais quoi...
Mais qu'importe, aussi longtemps que ton regard m'éclaire, sur la route de ce monde.
D'où que tu viennes, d'ici ou de là, que ce soit l'écorce de la terre qui se fendit, jadis, pour te lancer dans le ciel n'empêche qu'aujourd'hui ton siège est bien fixé : il est là et reste là !
Parait-il que l'on peut voir en toi, de hautes montagnes, de profondes vallées, je n'en trouve pas dans la clarté que tu répands à travers les nuages.
Jaune, blanche ou voilée, j'aime à te voir parcourir l'espace.
On pense que tu n'es qu'un désert coupé de larges tranchées, et qu'il n'est ni verdure, ni personne vivante, je n'en sais rien il me suffit de te regarder, de te voir briller et parfois je crois que tu souris !
Il y a une légende contant que tu frappes d'un bras de fer, ceux qui osent te montrer du doigt...
Moi, je ne te crains pas.
Souvent, je ne sais qui ou quoi, me prive de ta lumière, en l'éteignant ou la masquant.
Celà ne sert à rien, car sitôt morte, tu ressuscites, encore plus brillante.
Les paysans te maudissent parfois, t'accusant de brûler ou tacher les tendres fruits !
Brûler, toi, nue et froide comme de la glace !
Qui te méconnaîtrait assez pour le croire ?
Tu ne fais de mal à personne ô lune si pâle dès fois !
A part quelques sots peuvent croire en ces légendes, comme celle aussi, qu'un malheureux ait dû s'envoler vers toi, pour avoir osé ramassé du bois privé, car plus d'un court en liberté, ayant fait pire que celà !...
Parfois ton visage pâle se creuse, et il en reste assez pour laisser paraître ta fine faucille.
Mais toujours, disque ou croissant je t'admirerai.
Il en est tant qui, la nuit détournent de toi leur visage, négligent de te rendre hommage quand tu les éclaires, et poursuivent leur route.
Et d'autres, quand tu te caches, profitent et trament de sombres complots d'amour, ou pis de meurtre ou de vol; et ils fuient les hommes, et ta faible lueur.
Ne les laisse pas s'échapper, impunis, remets ta grande lumière, lune brillante.
Amoureux qui vous aimez, et languissez, la nuit au clair de lune, vos serments sont quelquefois fragiles, hélas !
Mais la lune n' y peut rien, si le jour venu, et l'ardeur du soleil présent, vous réveillent et envolent vos promesses.
Je laisse en paix ceux qui ne t'aiment pas, et te renient, moi, je te regarde, et je t'admire, car tu es un mystère, et surtout continue de briller, même quand je ne serai plus là, pour m'éclairer car il fera toujours sombre.
Mais pour l'heure, j'aime le soir lorsque tu apparais et la nuit où tu tiens compagnie aux étoiles.
C'est beau, la campagne la nuit !
Comme c'est beau une ville la nuit avec ses lumières artificielles mais là, tu es oubliée toi, la lune.
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