Faute aux chaînes télés? Polémique.
Ayant retrouvé un article recopié datant d'Octobre 1994, je vous le livre étant encore d'actualité.
Car il ne se passe pas un jour sans que les médias malheureusement nous annoncent des atrocités, voire des crimes commis par de jeunes avides d'argent ou par folie meurtrière.
Quand un couple de jeunes gens assassinent de sang-froid trois policiers et un chauffeur de taxi au cours d'une équipée sauvage, on est tenté de voir dans semblable drame l'une des conséquences inévitables du climat de banalisation sinon d'exaltation de la violence qui imprègne notre société.
Je sais bien que cela n'empêchera pas les responsables de nos chaînes de télévision publiques ou privée, de plaider non coupables et d'affirmer qu'ils ne sont pour rien dans l'actuelle explosion de la délinquance et de la criminalité; il leur sera pourtant difficile de faire admettre que le déchainement de meurtres et d'agressions en tous genres qui s'étale sur les petits écrans ne relève que de l'aimable divertissement et reste sans effet sur certains esprits particulièrement malléables.
Les sociologues s'inscrivent d'ailleurs en faux contre une telle assertion et insistent, au contraire, sur le caractère normatif de la télévision : une partie du public, notamment chez les plus jeunes spectateurs, finit par considérer comme normaux certains comportements si répréhensibles fussent-ils, s'ils leur sont présentés de façon répétitive.
Ce phénomène n'a pas échappé au grand philosophe britannique d'origine viennoise Karl Popper qu'il serait bien difficile de considérer comme un extrémiste : ne fut-il pas l'un des maîtres à penser de la sociale-démocratie européenne tout au long des quarante dernières années ?
C'est lui pourtant qui, deux jours avant sa mort, publiait un ouvrage où il voyait dans la télévision " un média devenu un pouvoir politique colossal auquel ne pourra survivre aucune démocratie " et " un moyen de communication criminogène qui porte la violence dans des foyers où elle n'existerait pas autrement "
_ " Face à une telle situation, que faire ? "demanderont certains.
On pourrait commencer, très simplement, par demander aux directeurs ou propriétaires de chaînes de se comporter enfin en hommes responsables.
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