L' accordéon en deuil !

Publié le par Ederza- Naturaimer







Peu avant midi, hier, Stéphane Kubiak a quitté ce monde en donnant quelques clins d’oeil bien symboliques, alors que s’achève l’année de la Pologne en Pas-de-Calais.
La nouvelle bouleverse toute la communauté franco-polonaise, mais également le Nord - Pas-de-Calais dans son ensemble, tant son parcours est exceptionnel.
Il a adapté les plus anciennes chansons du folklore polonais en les modernisant, quitte à choquer les puristes.
 Mais le succès populaire en a fait le roi.
 Était-il le meilleur ?
Là n’est pas la question.

Le plus grand ?
 Oui ! parce qu’il a su utiliser des méthodes modernes de marketing et de spectacle.

Né en 1929 à Liévin, il veut très vite jouer de l’accordéon pour faire comme son oncle.
C’est après la guerre qu’il se lance dans la création d’un orchestre avant d’ouvrir sa propre salle de danse, le célèbre Gaity, au 4 de Lens en pleine cité minière.

Il rencontre Eddy Barclay qui veut commercialiser le procédé microsillon en France.
 Les deux hommes signent un contrat qui les fera décoller ensemble vers la notoriété.
 Stéphane Kubiak fera venir à lui les meilleurs musiciens de la région, français et polonais, produira des dizaines de 45 et 33 tours, avant de passer avec succès au CD.
Sa femme, Hélène, l’accompagnera au piano, son frère Casimir à la guitare et à la trompette, puis ses enfants, Catherine et Christian (qui a pris aujourd’hui le relais, sous une forme différente).
Stéphane Kubiak est le pur produit de la présence polonaise dans le Nord - Pas-de-Calais car il représente à la fois le folklore, la réussite et l’intégration.
Pour les fêtes de fin d’année, il produisait un album qui s’arrachait à peine présenté dans nos colonnes.
Stéphane Kubiak était entré vivant dans la légende.

Mais aujourd’hui, c’est une autre dimension qu’il rejoint, l’Histoire.
 Il faisait corps avec sa région.
 La nuit de la saint-Sylvestre au Gaity était un événement.
 Il l’annulera une seule fois, en 1974, quelques jours après la catastrophe de Liévin.

Un jour, en vacances aux États-Unis, il voit chez un disquaire un rayon « folklore polonais ».
 Il regarde et tombe sur ses propres albums.

De là-haut, il doit sûrement préparer un orchestre avec tous ses copains disparus, comme François Kmiecik, quelque part au paradis des musiciens.
La messe de funérailles aura lieu mercredi 2 janvier, à l’église Millenium de Lens, à 10 h 30.
Cette église a été bâtie par la communauté polonaise, en 1966 et c’est Stéphane Kubiak qui avait joué pour l’inauguration.
 Ce mercredi sera assurément très émouvant du côté de la route de Béthune, à Lens.

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A
de retour je navais plus envie d ecrire maintenant me voila repartie et oui j ai bien connu ce musicien ayant des amis polonais j allais assez souvent a son bar j ai d ailleurs un tres beau 33 tour de lui une musique tres entrainante mettant beaucoup d ambiance je penserais alui car tous les nous dansons sur cette musique encore plus cette annee bises
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D
bien triste pour la famille - je te souhaite quand même de passer de bonne fête de fin d'année - amitiés Yves
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