
Laissez cet oiseau à l'air !...
Vous aimez les anecdotes cocasses, puisque vous dites " encore ", mais c'est difficile de raconter des situations où j'étais souvent gênée car je n'ai pas l'air, mais j'étais timide, non plutôt renfermée parlant peu aux gens.
Cette petite aventure remonte loin, étant jeune fille ne sortant pas beaucoup, une collègue de travail me propose de l'accompagner avec ses futurs beaux-parents en Belgique. Ceux-ci y allant faire des emplettes, surtout acheter des oiseaux, canaris, bengalis en vente libre d'un prix avantageux, car c'était la passion de ce couple l'élevage de petits oiseaux exotiques.
Mais le passage à la douane posait un sacré dilemme, car il y avait encore les frontières où les douaniers faisaient le guet. Donc il fallait trouver des astuces, cacher ce qui était défendu, ou en surplus de droit.
Sortant du magasin où le monsieur avait acheté plusieurs espèces d'oiseaux, trop pour qu'il puisse passer le controle seul, il confia à chacune de nous un oiseau mis en sachet ouvert à porter.
Celà ne m'enchantait guère d'avoir ce paquet à la main, ma collègue s'en fichait, je la revois le cornet de frites d'une main et de l'autre un filet à provisions contenant des victuailles et un oiseau empaqueté.
Arrivés presqu'au poste de la frontière où une longue file passe doucement, la panique m'est tombée dessus et j'ai mis le paquet dans mon chemisier sous le gilet. De plus c'est marrant si on veut car ce chemisier col Mao était jaune pale...
Et paf qui se fait arrêter par un douanier ? Bibi, à qui cet homme ordonne de rentrer dans la petite pièce sur le côté où là une dame me regarde de bas en haut goguenarde, me demandant " vous n'avez rien acheté ? "
Je n'ai pas eu le temps de répondre car en s'approchant de moi pour me tâter, il y eut un craquement venant de mon torse, elle appela son supérieur, et là je sortis le sachet du chemisier et l'ouvrit doucement, lui ses yeux rieurs fixant les miens que je ne baisse pas, d'ailleurs jamais, me dit : " le pauvre devait étouffer là-dedans, allez y, bonne route mais laissez ce pauvre petit oiseau plus libre, donnez lui de l'air "
Quand je suis sortie de cette pièce plus en colère que honteuse, les trois acolytes ne m'avaient pas attendu tout près, ils étaient au bout de la route en France tranquilles l'air un peu soucieux, je me suis demandée pour qui, pour l'oiseau ou pour moi !...
Ne me parlez plus de canari...J'ai toujours depuis la hantise des passages de douane...

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