Fleur printanière !
O fleur printanière, sortie la première du sein de la terre, de quelle splendeur brille ton collier trempée de rosée !
Comme mes yeux se baignent avec joie dans l'éclat de ta collerette de diamants !
Quelle tendre verdure entoure ta tête inclinée vers le sol !
Qu' ineffable et miraculeuse doit être la beauté de ton créateur, peintre de ta beauté, source de toute beauté !
Ah ! fleurette rentre bien vite dans le sein qui vient de t'engendrer ; ta clochette scintille vraiment d'un feu trop doux, trop charmant !
Le fils de l'homme bat la campagne ; il s'efforce, l'impie d'être aussi méchant que ton créateur est bon, aussi laid que tu es belle.
Que lui importe ta beauté ?
Que lui importe la bonté ?
Plus que toutes les autres, les meilleures et les plus belles choses, sont aujourd'hui foulées aux pieds !...
Traduit d'un texte de Guido Gezelle 1880.