La douleur est là qui lui étreint le coeur, serre la gorge, puis elle taraude sans cesse, obnubilant les pensées, Sarah ne sait pas pleurer, elle n'arrive plus, et pourtant que ce mal lui est douloureux ! Elle a eu tant de maux physiques, se demandant quand ils cesseraient, souffrir étant une habitude, souffrance devenue une compagne de son chemin à finir.
Et ce jour là, en ce mois de Juillet, cette désillusion, cette injustice, l'ont fait tomber dans un puits de désespoir. Aujourd'hui, Sarah serre les dents pour résister.
Elle a envie de hurler, après ce pourquoi d'ingratitude, d'abandon.
Après des jours et des parties de nuit à réflèchir, se posant des questions sans réponse, elle se dit qu'il faut essayer de continuer à vivre normalement, car ceux qui la renient, elle ne souhaite pas qu'ils la revoient un jour, diminuée, vieillie, peut-être seraient-ils heureux de la contempler ainsi, puisqu'ils lui font tant de chagrin, oubliant leur passé, rayant le présent !
Que sera leur avenir ? Sarah ne veut plus penser, alors elle prend son cahier, écrit ses angoisses, ses désespoirs et de temps en temps, cherche un album de photos, légèrement défraîchies tellement elle les a tenues et regardées, songe aux années passées où elle était plus heureuse, et reprend son cahier, les yeux humides, respire un bon coup, note quelques phrases qui la délestent de son fardeau et se dit que demain est un autre jour qui lui apportera les mêmes pensées de déni !
2 février 1998.