La nature perdue ?
D'après une étude scientifique, notre belle nature du département serait endommagée.
Les animaux et les plantes tremblent dans la région
BIODIVERSITÉ
De nombreuses espèces sont menacées par les morcellements et les pollutions de nos territoires.
Avec malgré tout des espoirs de sauvegarde et de réintroduction.
La salamandre ne sera bientôt plus qu’un souvenir de notre enfance alors que les plus beaux papillons ont déserté nos villes.
Que s’est-il donc passé ?
résumé du journal : La voix du Nord
Le hibou moyen et le chat sauvage reviennent dans l’Avesnois grâce aux massifs forestiers des Ardennes.
Une cigogne noire niche près du Val-Joly et on revoit le superbe oiseau gorge bleue à miroir aux flancs des terrils du bassin minier.
Ne rêvons plus sur les baleines à bosse qui passaient indolemment dans le détroit de la Manche il y a deux cents ans.
En revanche, les phoques se reproduisent à nouveau sur notre littoral et l’on se bat pour réintroduire l’écureuil roux à Lille ou le castor.
C’est très sérieux : cette charmante petite bête pacifique que l’on avait jadis le droit de manger le vendredi parce que vivant dans l’eau comme les poissons est un trésor de bienfaits pour restaurer une zone humide (0,8 % de la région, autre lanterne rouge nationale) et donc prévenir les inondations, entretenir les berges, offrir des stocks d’eau gratuits aux agriculteurs.
Les Belges le font déjà et des Autrichiens nous proposent des couples pour l’Avesnois, la Canche et l’Authie dans le cadre d’une étude financée par le conseil régional…
Pertes sèches.
En moins de trois cents ans, nous avons perdu plus de 75 % de notre richesse animale.
Plus du quart de la faune et de la flore risque de disparaître à moyen terme. Est-il trop tard pour réagir ?
Il y a deux cents ans, c’est hier, on voyait des loups à Wimereux ou à Ambleteuse et des aigles royaux dans le Dunkerquois.
Nous avons perdu en moins de deux siècles environ 80 % de nos champignons sur plus des trois quarts de la région et plus de 75 % des insectes sur la quasi-totalité du territoire.
Où sont passés les nuages de papillons ?
Qui trouve encore des épinoches, ces petits poissons typiques du Nord que l’on voyait dans tous les points d’eau, mares et fossés ?
Où sont nos loutres, canards pilets, milans royaux et muscardins, ces manières de petits hamsters adorables ?
Nos quinze espèces d’amphibiens, sur trente-sept en France, sont également menacées sauf le crapaud commun car sa peau est plus sèche et résiste mieux aux pesticides.
Le blaireau ?
Entre 50 et 100 fois moins présent dans notre région qu’en Belgique où il est protégé.
Les oiseaux ? Là encore des pertes sèches dans les volières : 163 espèces nichent dans la région (60 % de la richesse nationale) mais un bon tiers de notre avifaune est sous stricte surveillance.
C’est dit, 41 espèces peuvent disparaître, dont 26 en grand danger.
Cherchons donc les nids d’hirondelles ou le véritable moineau dont nous pouvons déplorer la soustraction de presque la moitié des bataillons en moins de trente ans.
Les reptiles, couleuvres à collier, tritons des caves, vipères péliades ou lézards des murailles.
Et les plantes ?
Les experts du conservatoire botanique national de Bailleul le savent, sur plus de 1 200 espèces sauvages, soit un quart de la flore recensée en France, près de 400 sont menacées.
Trois plantes sur dix.
Le Pas-de-Calais a perdu 10 % de sa biodiversité en l’espace d’une seule génération, une érosion qui touche aussi la faune agricole.
Comment garantir la richesse d’une espèce si la plupart des cochons d’élevage ont rétrospectivement le même père et si la majorité des poules ont la même origine génétique ?
L’espoir…
Il y a dix mille ans, les lions chassaient dans le Nord -Pas-de-Calais.
Les rhinocéros laineux croisaient des hippopotames nains dans l’Escaut.
L’érosion des sols a fait des ravages il y a quatre cents ans dans la Flandre maritime et on cherchait les daims et les cerfs pour ne trouver que loups et sangliers.
Aujourd’hui, si l’on regrette les gros cochons flamands de Merville, on fait revenir les poules d’Hergnies, la si belle vache bleue du Nord et celle, presque rouge, quasiment sauvée dans la Flandre à l’image du mouton du Boulonnais.
L’espoir…
Notre région est la plus pauvre du point de vue de ses espaces naturels sauvages avec seulement 12 % de son territoire (73 % des terres sont agricoles, 15 % sont artificialisées.
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26 octobre 2006